Wallonie : dès ce soir, les automobilistes appelés à la prudence en raison de conditions météo hivernales

par | 19 Nov 2025 | Faits divers namurois

Wallonie : vigilance accrue sur les routes à l’approche des premières neiges

La Cellule d’action routière (CAR) de la Région wallonne a lancé un appel à la prudence pour les automobilistes dès la nuit du 18 au 19 novembre, suite à l’arrivée de précipitations hivernales. Avec jusqu’à 10 cm de neige attendus en Ardenne, Liège et Luxembourg, cet épisode marque le début d’une période potentiellement critique pour la mobilité et la sécurité routière en Wallonie.

Un avis de prudence face aux premières chutes de neige

Concrètement, la CAR, appuyée par le Centre régional de coordination des risques (Cortex) et la police fédérale de la route, recommande aux usagers de se préparer à des routes glissantes du crépuscule de ce mardi jusqu’à mercredi soir. Les prévisionnistes annoncent entre 1 et 10 cm d’accumulation, voire davantage localement sur les hauteurs de l’Ardenne et de la Lorraine belge. En pratique, ces niveaux de neige peuvent rapidement transformer la chaussée en surface piégeuse, surtout lorsque la température devient négative.

Avant tout départ, il convient donc de consulter les plateformes Trafiroutes ou Inforoutes pour obtenir un état du trafic en temps réel. À terme, ces préconisations visent à limiter la fréquence et la gravité des accidents, qui augmentent de manière significative dès que le verglas et les premières neiges s’installent.

Recommandations pour circuler en toute sécurité

Pour réduire les risques, les autorités soulignent plusieurs bonnes pratiques. D’abord, adapter sa vitesse aux conditions et éviter toute manœuvre brutale ; en cas de freinage, freiner en douceur pour prévenir le dérapage. Ensuite, conserver une distance de sécurité plus importante que d’habitude – jusqu’à trois fois la distance normale sur sol sec – pour disposer de suffisamment de marge de manœuvre.

Équipements indispensables

En complément de ces gestes, il est conseillé :

  • d’équiper son véhicule de pneus hiver ou de pneus toutes saisons homologués pour la neige ;
  • de prévoir des chaînes ou des chaussettes à neige pour les trajets en zones très enneigées ;
  • de vérifier l’état des essuie-glaces et du liquide lave-glace antigel ;
  • de contrôler la charge de la batterie et la pression des pneumatiques.

En dernier lieu, ne jamais dépasser les véhicules chargés de salage et de traction – ces épandeuses jouent un rôle clé dans le traitement de la chaussée, même si leur utilisation pose des questions environnementales (corrosion des infrastructures, salinisation des sols).

Impact économique et logistique des perturbations hivernales

Les précipitations hivernales ne sont pas qu’une affaire de sécurité : elles pèsent aussi sur l’économie locale. Chaque ralentissement ou fermetures ponctuelles de tronçons engendrent des retards dans les livraisons, pénalisent les déplacements domicile-travail et peuvent freiner les activités touristiques et commerciales. À titre d’exemple, lors de la tempête de février 2021, plusieurs secteurs ont estimé des pertes équivalentes à plusieurs millions d’euros en Wallonie.

Par ailleurs, les services de déneigement doivent mobiliser des ressources humaines et matérielles en continu, autour de la pendule, pour maintenir les axes principaux accessibles. À cela s’ajoutent les coûts liés à l’achat et à l’épandage du sel, dont l’impact écologique sur la faune et la flore suscite de plus en plus de débats. À terme, la question du financement public de ces opérations hydrauliques et logistiques devient cruciale pour la viabilité du réseau routier hivernal.

Changements climatiques : un hiver plus capricieux ?

En arrière-plan de ces alertes se dessine la question du réchauffement climatique. Si la Wallonie reste moins enneigée que les régions alpines, elle observe toutefois des épisodes plus violents à l’automne et au printemps, liés à la variabilité accrue des masses d’air. Concrètement, la succession de périodes très humides, de redoux et de chutes soudaines de neige exige une adaptation permanente des infrastructures.

À l’étranger, des pays comme la Suisse ou l’Autriche imposent un équipement hivernal strict, avec des amendes en cas de non-respect. En Flandre ou aux Pays-Bas, les services d’alerte s’appuient sur des modèles de prévision similaires à ceux de la Wallonie, mais la densité du réseau autoroutier et les obligations d’équipement restent moindres. La question se pose donc : la Wallonie doit-elle renforcer ses normes pour faire face à un climat en mutation ?

Faut-il renforcer les obligations d’équipement hivernal ?

Face aux enjeux de sécurité et de continuité du trafic, plusieurs voix s’élèvent pour rendre obligatoire l’usage de pneus hiver durant la période la plus froide. Pour l’instant, seule une campagne de sensibilisation est déployée, sans sanction en cas de non-conformité. Or, l’écart d’équipement entre automobilistes peut être énorme : tous ne sont pas en mesure de financer un jeu complet de pneumatiques neige, dont le prix peut atteindre plusieurs centaines d’euros.

Certaines associations de consommateurs réclament des aides financières ciblées ou des campagnes de remplacement subventionné, afin d’éviter une fracture entre les foyers équipés et ceux qui le sont moins. Parallèlement, des appels sont lancés pour réduire l’usage du sel et privilégier des alternatives plus écologiques (granulats spéciaux, nitrates de calcium). À terme, l’efficacité de ces mesures reposera sur une coordination renforcée entre autorités régionales, entreprises de déneigement et usagers.

En définitive, alors que Wallonie aborde ses premiers flocons de la saison, c’est tout un système – réglementaire, logistique, économique et environnemental – qui est mis à l’épreuve. La réussite de cette période hivernale dépendra autant de la rigueur des recommandations que de la capacité collective à adapter nos pratiques et nos infrastructures aux défis du climat.

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