L’ASBL Terre-en-vue réclame sans délai des mesures pour freiner la spéculation et l’envolée des tarifs des terres agricoles.
Cette demande intervient juste avant que la ministre Anne-Catherine Dalcq ne présente au gouvernement wallon une note consacrée à l’augmentation du prix du foncier.
Selon l’observatoire du foncier agricole wallon, le coût des terres a grimpé de 44 % au cours des six dernières années.
« Cela prouve que la terre est devenue un actif spéculatif ; c’est inacceptable d’avoir un tel observatoire sans règles de régulation », déplore Antoine Gérard, co-coordonnateur de Terre-en-vue.
À Mettet, l’agriculteur David Jacquemart se souvient avoir acquis, il y a 37 ans, quelques hectares pour 12 500 € l’unité.
Puis, il y a dix ans, avec son frère, il a fait appel à Terre-en-vue pour acheter des parcelles voisines : les prix, alors situés entre 25 000 et 30 000 € l’hectare, leur étaient déjà inaccessibles.
« Aujourd’hui, beaucoup rêveraient de pouvoir payer ce tarif », note-t-il. Dans sa région, le prix atteint désormais au minimum 50 000 € par hectare, et certaines terres ont même été cédées à 60 000 € récemment.
Environ 55 % des parcelles mises en vente restent acquises par des agriculteurs.
« Qui peut encore investir dans ces conditions ? » s’interroge Antoine Gérard. « Est-il normal que des non-agriculteurs entrent sur ce marché ? Qu’en est-il des petites exploitations ? Ou ne verra-t-on bientôt que de vastes structures sans lien avec la vocation nourricière locale ? »
- « Qui peut encore investir dans ces conditions ? »
- « Est-il normal que des non-agriculteurs entrent sur ce marché ? »
- « Qu’en est-il des petites exploitations ? »
- « Ou ne verra-t-on bientôt que de vastes structures sans lien avec la vocation nourricière locale ? »
Si les facteurs à l’origine de cette flambée sont multiples et complexes, elles pénalisent avant tout les petits exploitants et les jeunes installés.
La hausse ne concerne pas seulement l’achat : les loyers suivent la même tendance.
Terre-en-vue souhaite être intégrée aux discussions sur l’encadrement du marché et propose notamment d’instaurer un droit de préemption.
Concrètement, si une terre valorisée à 30 000 €/ha fait l’objet d’une offre à 40 000 €, la Région pourrait l’acquérir au premier tarif.
Ce dispositif, utilisé en France sur 10 % des ventes, suffirait à maîtriser la hausse.
Selon leurs calculs, il demanderait un investissement initial d’environ 17 millions d’euros, rapidement compensé par la revente aux agriculteurs locaux et la réinjection des fonds.


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